■ Le Silo : épicerie en vrac et café à La Chaux-de-Fonds

Adieu* Mistinguettes et autres Damoiseaux !




-Aujourd'hui sur le blog, je tenais à vous présenter Le Silo, une épicerie chaleureuse en vrac et sans emballage au cœur de la ville de La Chaux-de-Fonds-

Un style épuré et cocooning, une musique douce qui enchante les oreilles, un espace élégamment partagé entre un café et une épicerie, Le Silo est un endroit où il fait bon d'être. On se croirait presque à la maison où l'on oublie l'espace d'un instant, l'agitation extérieure. Dès mon entrée, je fus accueilli par Mariella, un petit bout de femme au large sourire et c'est autour d'une table que l'on s'installe donc pour échanger, en toute simplicité...

Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m'appelle Mariella, j'ai 33 ans et j'ai une formation d'assistante sociale. Je suis la présidente de l'association Le Silo (Le Silo est une association créée par quatre jeunes chaux­-de­-fonniers dans le but de développer le concept du "zéro déchet" dans les Montagnes Neuchâteloises) et responsable de l'épicerie en vrac du même nom. 

Quel est le concept alors ici ? 

Avoir un lieu où on parle de développement durable à tous les niveaux alors on a : un magasin en vrac pour que les gens puissent faire leurs courses de manière durable -on fait attention à choisir des producteurs de proximité soit locaux soit bio, on essaie de trouver la meilleure alternative- et un espace café où l'on fait à manger le midi -on cuisine les produits que l'on vend à part pour les produits frais que l'on commande chaque jour et qui sont soient suisses, bios cela dépend des saisons. Toutes les boissons que l'on vend sont des boissons suisses, on a pas de boissons dans des bouteilles en PET. On tient également à ce qu'il y ai de l'eau gratuite pour tout le monde sur les tables sans qu'il y ai besoin de demander son verre d'eau. Voilà, on a du vin bio, des bières locales etc. On a un autre pôle aussi, on organise des conférences sur les thématiques du développement durable et de l'écologie, c'est pas encore très bien mis en route mais une fois par mois on a une conférence, dernièrement c'était sur le gaspillage alimentaire. Enfin, on fait également des sessions acoustiques -des concerts- une fois par mois, le vendredi soir en général. 

Comment vous est venue l'idée d'ouvrir une épicerie en vrac et de faire toutes ces choses autour de ces thématiques ? 


Espace café
En fait on a fondé l'association en novembre 2015. C'est suite à différents voyages que j'ai fait avec mon conjoint qu'on s'est rendu compte qu'à plusieurs endroits on pouvait acheter en vrac mais pas dans des épiceries comme on fait ici où c'est tout propre et tout joli mais plutôt dans des marchés couverts et ce genre de choses. Ça existe partout sauf ici en tout cas pour le moment, bon à Chaux-de-Fonds, il y a maintenant le projet du marché couvert donc c'est assez sympa mais voilà l'idée c'était surtout de se dire : quand on a envie d'acheter quelque chose, on a pas forcément envie d'acheter un kilo parce que l'on nous impose d'acheter un kilo. On a mis en route le projet bien avant que le livre de Béa Johnson (Zéro Déchet) sorte mais je pense qu'il y a eu une véritable prise de conscience à ce moment là. Au début c'était avant tout de savoir ce que l'on allait faire, après on a rencontré Becky qui a le café ; on a été colocataire dans un plus petit local avant vers l'Ecole d'arts et en fait ça marchait bien alors on a décidé de prendre plus grand. Maintenant ça s'appelle que Le Silo mais avant c'était Chez Becky / Le Silo. On aimerait remettre au goût du jour ce qui se faisait déjà à l'époque, simplifier la vie aux gens pour qu'ils dépensent aussi ce qu'ils veulent. 

Qu'est-ce qu'on retrouve ici exactement comme produits ? 

On a les produits secs, les céréales, les légumineuses, des pâtes, du riz, de la polenta. Après on a les noix, les amandes, les noisettes, des fruits secs, des épices... Là on est en train de commencer à penser aux produits laitiers avec notamment les yogourts. On a aussi les cosmétiques, les shampoings solides, des déodorants, crèmes pour le visage, toutes sortes de choses soit faites localement, en tout cas pour ce qui est cosmétiques oui, après pour tout ce qui est alimentaire ben des fois c'est un peu compliqué. Entre ce que l'on aimerait vraiment avoir et ce que l'on trouve, la réalité est qu'il y a de la demande et puis il faut y répondre mais des fois les produits suisses s'écoulent vite. C'est toujours l'éternel dilemme de : est-ce que je prends quand même si ça vient de plus loin ou pas ? Alors c'est toujours bio mais des fois on peut avoir du sarrasin bio de Chine. Des fois on ne sait pas quoi faire car si on a pas certains produits sur le long terme, les gens ne vont plus revenir et si l'on prend du sarrasin chinois, ils vont nous demander pourquoi. 

Espace épicerie

Quelles sont les valeurs et la vision du quotidien que vous désirez transmettre à travers l'épicerie en vrac ? 

Essayer d'avoir une vie un peu plus simple, revenir à un mode de consommation traditionnel en mettant en avant aussi le lien social ; quand on fait ses courses, on aime bien discuter avec l'épicier, demander des conseils sur ce que l'on achète. Revenir à des choses qui se faisaient avant. Quand on va chez le fromager, on dit ce que l'on aimerait et puis il nous conseille, etc. C'est plus sympa et on enrichit des gens pour qui cela peut être parfois voire souvent compliqué financièrement parlant. On fait en sorte que les petits commerces continuent de tourner en donnant aussi envie aux petits commerçants de continuer parce que du coup, c'est pas facile de trouver des producteurs, des bons produits, de venir travailler tout le temps même quand on est malade. Si on veut que cela continue et qu'on ne se retrouve pas qu'avec d'immenses Coop et Migros, ben il faut y aller. Et je pense que les gens ont aussi besoin d'avoir plus de contacts. C'est vrai que ce n'est pas forcément moins cher mais c'est parce que ce ne sont pas les mêmes produits ; on ne peut pas comparer les pâtes que l'on vend ici, qui sont faites artisanalement, avec les Barilla. Au final, l'argent que l'on met est bien investi. 

Peignes à barbe en skateboard recyclé

Comment est-ce que vous fonctionnez ici, au niveau du personnel ? 

Depuis janvier je suis salariée à 10%. En fait on est deux responsables, moi je m'occupe plutôt de l'espace épicerie et je suis la coordinatrice de l'assoc', c'est moi qui a un peu la vision d'ensemble et puis il y a Becky, qui est gérante de l'espace café et qui s'occupe des sessions acoustiques. Après on a trois bénévoles et également une salariée à 10%. L'idée c'est que progressivement on réussisse à se salarier davantage, toujours en se disant qu'on aimerait garder une partie bénévole car on sait qu'il y aura toujours plus de travail à faire. 

Votre clientèle est-elle uniquement composée de personnes aguerries en la matière ? 

Il y a beaucoup de gens qui viennent voir, il y en a qui viennent voir et qui reviennent, il y en a qui venaient déjà avant et dans leur optique Zéro Déchet ils continuent. Après, je crois qu'un des atouts que l'on a c'est qu'on est pas des extrémistes un peu bobo qui mangent des graines toute le temps ! Enfin, on essaie de faire attention mais après, ça ne veut pas dire que de temps en temps je ne vais pas aller à la station service acheter un truc parce que c'est dimanche et que je n'ai rien. Ça ne veut pas dire que je n'achète jamais rien d'emballé, j'essaie juste de faire au mieux mais après j'essaie aussi de faire ce que je peux. Il ne faut pas se mettre dans une catégorie fixe et se sentir mal si on s'écarte un peu de celle-ci. Il faut essayer de faire au plus proche de sa conscience, après on est pas parfait ! Le Silo est là pour donner la possibilité aux gens qui veulent se lancer là-dedans, de pouvoir au moins en faire une partie, de les aider. 

Qu'est-ce que vous aimeriez développer par la suite ? 

Là on est en train de voir pour organiser un festival Zéro Déchet mais avant de se mettre en route, il y a beaucoup de choses à penser. On est dans un quartier où les gens sont sympas et où il y a beaucoup de choses alors pourquoi pas créer une cohésion avec eux ! Après on a beaucoup d'idées, mais il faut y aller par étapes ! 


Tout plein de love à vous, Mistinguettes et autres Damoiseaux !



Mariella ©lesilo.net

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