■ Sur les Thraces de la capitale Bulgare, Sofia

Adieu* Mistinguettes et autres Damoiseaux !




-Aujourd'hui sur le blog, je tenais à vous présenter (un peu longuement, certes) une capitale est-européenne pas comme les autres, Sofia-


©Dreamstime.com
Après quelques jours en Roumanie en septembre 2016, la fièvre de la découverte de ces curieux pays de l'Est a encore une fois frappée ; mais cette fois-ci chez sa voisine, la Bulgarie. Petit tour donc du côté de Sofia, marquée par une riche histoire qui prend sa source dès la préhistoire...

Une histoire d'invasions successives 

De Serdika (ou Serdonpolis), Triaditsa, Sredetz à Sofia, elle est l'une des plus anciennes capitales européennes. Et pour cause, les premiers signes de l'implantation humaine remonte au Ve millénaire av. J.-C., deux siècles avant que la tribu Thrace des Serdes y ai élu domicile, autour des sources thermales. La conquête par les romaines en 29 fut synonyme pour Serdika importants changements et de vastes constructions, notamment de murailles autour de la ville, de routes commerciales vers et depuis le centre, de captations d'eau thermales chaudes pour alimenter les Thermes ainsi que les bains publics. L'empereur Marc Aurèle joua d'ailleurs à Serdika un rôle suffisamment important pour figurer aujourd'hui dans le Musée d'histoire de Sofia. Au Ve siècle, la cité passe aux mains byzantine avec l'invasion des Huns ; définissant ainsi les prémisses de la première période bulgare. En effet, au Haut Moyen Âge (IXe siècle), le khan bulgare Kroum assiège Serdika et fait de cette dernière l'un des plus importantes villes féodales de l'Est : l'Empire bulgare est créé. Prise au Xe siècle par les Ottomans, Sofia -et le reste de la Bulgarie trois siècle plus tard- vivra sa plus longue période d'occupation, jusqu'au milieu du XIXe siècle suite à la guerre russo-turque. Elle deviendra par la suite, lors de l'époque moderne, capitale de la principauté de Bulgarie. De multiples transformations de la ville suivirent, transformant la capitale en véritable métropole occidentale. Un an avant la fin de la seconde guerre mondiale, l'Armée rouge instaure en Bulgarie un régime communiste qui durera près de 45 ans. 

Une empreinte religieuse considérable 

De par sa position géographique, Sofia est un cocktail étonnant de civilisations et de cultures, déjà présentes à l'antiquité. De nombreux lieux de cultes ont donc été érigés au fil du temps, à l'image de la moquée ottomane Bania Bachi datant du XVIe siècle. Une mosquée composée d'un minaret où aujourd'hui encore, l'appel à la prière est lancée (ce qui est d'ailleurs très étonnant pour les européens de l'Ouest). C'est ce qui fait toute la beauté de Sofia à mes yeux : en plein cœur de la ville, les trois religions monothéistes sont représentées et ce, à part égale ! Ainsi, au détour d'une rue, d'une place et/ou d'une esplanade, on tombe sur la troisième plus grande synagogue d'Europe sobrement appelée synagogue de Sofia, la Mosquée mentionnée plus haut, les Cathédrales Sainte-Nedelja de Sofia et Alexandre-Nevski, l'Eglise russe ou encore la Basilique Sainte-Sophie (la plus vieille église orthodoxe de Sofia). La Cathédrale Alexandre-Nevski est d'une architecture extérieure incroyable quand l'intérieur lui est façonné d’icônes de peinture, éclairées par de multiples chandeliers et bougies.  


Cathédrale Alexandre-Nevski ©la-bulgarie.fr

Son offre culturelle 
Sofia History Museum ©tripadvisor.com

Rien que les immenses bâtiments et monuments soviétiques, les grands boulevards romains traversant la ville, les vestiges antiques de la station de métro Serdika, le marché central couvert, les parcs ainsi que les édifices religieux valent le détour à Sofia. Chaque coin de rue est source de culture. Au détour d'un parc ou du rond point d'un imposant bâtiment, on peut tomber sur des statues, remarquables traces de l'histoire des XIXe et XXe siècles. A l'intersection d'une rue, on croise une petite cabane de fer avec escaliers où se place à l'intérieur l'agent de police de la circulation, atypique. Parmi les Musées de la ville à découvrir, celui notamment d'histoire naturelle dont l'exposition d'animaux et de gemmes des viviers bulgares s'étendent sur trois étages. Je retiens principalement ces deux institutions culturelles, qui par leur particularité historique et scientifique où leur scénographie m'ont particulièrement plu : Le Sofia History Museum bâti en 1928, petit palais à deux étages, qui retrace l'histoire géographique, politique, économique, religieuse, culturelle et sociale de la ville. Chaque thématique est répartie dans une salle de reproduction, agrémentée d'une multitudes d'objets, de décors et de mini-films avec audio que l'on peut visionner par exemple, sur le siège d'un modèle de premier tramway de la ville. La boutique du Musée est cependant le gros point noir : peu de diversité, pour les livres, et de choix. Le second Musée que j'aimerai évoquer est le National Archeology Museum qui abrite également l'Institut national d’Archéologie. Autrefois Mosquée, l'Institut-Musée recense une magnifique collection des vestiges de l'époque antique de Sofia et du pays entier ainsi que des trésors Thraces trouvés au cours de nombreuses fouilles. 

Ses habitants et son rapport aux langues

Plusieurs types de population gravitent dans Sofia mais il est plus difficile d'amorcer le dialogue. Les habitants ne sont pas toujours très aimables et souriants. De plus, ils ne vont pas chercher à vous regarder dans les yeux lorsqu'ils vous parlent. Mais vous pouvez tout de même faire de très belles rencontres ! Pour la langue, ce fut un peu problématique...En effet, puisque cela ne fait qu'environ 10 ans que l'anglais est enseigné à l'école, ce sont principalement avec les plus jeunes que l'on peut communiquer ; ou avec les nombreux slaves qui s'y sont installés. Sofia est encore assez préservée du tourisme, on ne trouve donc pas forcément de traduction anglaise sur tous les panneaux d'indications par exemple. Et lorsqu'il faut prendre le métro et demander quelle direction prendre pour se rendre à tel endroit....là encore deux options : soit l'agente de la station ne parle pas anglais (ou ne fait pas l'effort de : ce qui est apparemment très commun ici), soit elle ne pipe mot et pointe du doigt la direction. Sympathique ! Mais bref, pour la qualité de vie, les rues de Sofia sont propres et assez bien ordonnées, les restaurants servent de bons produits frais et faits maison (mention spéciale pour la soupe Tarator) en très bonne quantité et une fois que l'on s'est familiarisé avec ses habitants, on peut même avoir un sourire ! Vous pouvez vous y balader seule la journée, pour ma part, je n'ai eu aucun problème. Sofia, une découverte magnifique pour un pays qui je pense recèle encore de tout un tas de richesse..

Tarator ©learn-bulgarian.net

Ps : Un petit creux ? N'hésitez pas à aller dans les petits supermarchés de quartier (type Billa), vous y trouverez des petits casse-croûtes salés typiques bulgares pour un prix dérisoire !


Tout plein de love à vous, Mistinguettes et autres Damoiseaux !


Site internet : www.visitsofia.bg/en/
Genève - Sofia avec Wizz Air : A partir de CHF 30.- | Attention ! Avec Wizz air, il faut prendre un supplément bagage à main pour une valisette (seul est compris gratuitement un sac de voyage de taille moyenne, type sac à dos ou de sport)
Monnaie : Leva bulgare, 1 leva correspond grossièrement à 0.50 cts d'euros
Logement : Pour ma part, nous étions à l'Elegance Hostel and Guesthouse, CHF 70.- pour 3 nuits (avis sur la page du site Booking.com)
Pour en savoir plus sur la cuisine et les boissons bulgares : http://www.routard.com/guide/bulgarie/1339/cuisine_et_boissons.htm



* = Pour les petits frenchies, l’allocution “Adieu” en Suisse romande est synonyme de “Bonjour”, dixit feu mon arrière grand-maman, Simone.

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