■ Bates Motel, l'adaptation contemporaine de l'horreur du XXe siècle [Spoilers]

Adieu* Mistinguettes et autres Damoiseaux !





-Aujourd'hui sur le blog,on continue dans le drama-thriller avec une série déroutante dont la diffusion originale remonte à 2013 sur la chaîne américaine A&E, créée par Carlton Cuse (scénariste de plusieurs épisodes de Lost), Kerry Ehrin  et Anthony Cipriano, Bates Motel-

Prenez une pincée du roman de l'américain Robert Bloch, Psychose, une cuillère de son adaptation sur grand écran par Alfred Hitchcock, agrémentés de quelques touches de liberté par rapport aux événements des deux œuvres et vous obtiendrez Bates Motel. D'entrée de jeu, la mort frappe de deux (voir de multiples) coups de couteau ce qui procure à la série une ambiance assez glauque. Banal me direz-vous, pour une série thriller, mais s'en suit la découverte des deux protagonistes principaux, mère et fils, dont la relation est fusionnelle, presque charnelle...

Un scénario déjà tout cuit ? 

A la suite de la mort *soudaine et non sans interrogations* de son mari, Norma Bates décide de partir avec son ado de fils, Norman, pour la petite ville de White Pine Bay dans l'Oregon. Bien que de nombreux éléments du roman de Robert Bloch soient repris comme évoqués plus haut, on distingue clairement les libertés prises par les scénaristes qui en font une adaptation plus moderne mais moins « complète », logique. Au début de la première saison -et finalement tout au long de cette série-, je suis assez partagée quant au personnage de Norma Bates qui, à la fois nous paraît hyper sympathique et empathique mais également glauque et perverse pour qui le drama est l'histoire de sa vie. Alors qu'on se le dise toute de suite, cette charmante relation mère/fils est rythmée par des cadavres, des cadavres et encore des cadavres ! Si je ne dis pas de bêtises, il ne se passe pas un seul épisode sans que la grande faucheuse ne soit sollicitée. Il faut croire que, dans cette ville, le crime est légion...

Une ribambelle d'intrigues et de cadavres 

Oui, parce qu'il n'y a pas directement que chez les Bates contre qui le mauvais sort a souhaité s'acharner mais bien TOUTE LA VILLE ! Bon, puisqu'en plus l'intégralité celle-ci est régie et gangrenée par le trafic de stup' *Marie-Jeanne*, finalement l'étonnement est de courte durée. C'est quand même assez perturbant, non, d'avoir tellement de meurtres dans une série qu'on finit par s'y habituer ? Secrets, mensonges et roulette russe, on peut au moins dire qu'elle est mouvementée ! Cependant, le rythme des épisodes est tout de même étrange et à la longue, quelque peu fatiguant. A chaque bonne nouvelle, cui-cui les oiseaux chantent, paf, une mauvaise qui fout tout en l'air. On a limite le temps de prendre une grande inspiration qu'on repart illico pour un tour de manège. Bien sûr que l'action est primordiale dans une série pour accrocher le viewer mais attention à ne pas tomber dans les extrêmes ! Par contre, au fil de toutes ces situations, on y rencontre des personnages tous aussi énigmatiques les uns que les autres : mention spéciale pour Dylan, qui dieu merci, reste jusqu'à la fin de la série (oui, j'avoue avoir eu quelques sueurs froides concernant la disparition de ce perso), le chérif Alex Roméro ou encore Caleb -le frère de Norma qui n'hésite pas à casser des dents, avec des cojones immenses, lorsque la menace se pointe-. La couverture n'est donc pas uniquement tirée par le duo sordide mère/fils ! 

La match Norma vs Norman : lequel est le plus torturé ? 

D'un côté on a donc Mama Bates, qui comme je l'ai dit plus haut, est un drama à elle toute seule : violée par son frère en étant ado et dont elle aura un premier fils, Dylan, puis battue par le père de Norman, c'est une écorchée de base. Mais comme si cela ne suffisait pas, elle se fait violer dans les premiers épisodes par l'ancien proprio du Motel qu'elle bute dans le plus grand des calmes à coups de couteau puis couche avec un flic qui s'avère faire parti d'un commerce d'esclaves sexuelles qu'il enferme dans sa cave et drogue. Ah oui, lui aussi meurt assez rapidement et comme de par hasard, au Bates Motel. Bien bien bien, la vie n'est pas tendre avec Norma. Mais sincèrement, avec tout ce qui gravite autour d'elle, l'empathie se transforme en ras le bol du fait de son air de victime perpétuelle. Curieux personnage que celui de Norman Bates dont on aurait parfois pitié tant son visage est l'expression même de la détresse. A la fois tendre et sympathique, il cache pourtant une sombre partie de lui qui s'exprime à travers des hallucinations et des moments d'absence où il commet des crimes ultra violents. Au fil des saisons, le personnage perd complètement les pédales alternant phases paranoïaques et schizophréniques. Du coup, il est tout à fait légitime de se poser la question de savoir lequel des deux est finalement le plus perturbé...

Au final, "Nous sommes les deux faces d'une seule et même personne"

Bien que les réa ne se soient pas foulés pour le générique qui n'est autre que plusieurs plans succins de l'enseigne BATES MOTEL -éclairage progressif et son électrique qui va avec-, la série est tout de même sacrément bien fichue. Cependant, les trois premières saisons dont l'intrigue se déroule plus ou moins sur le même plan, ont de quoi lasser. Mais si l'on persiste, les deux dernières saisons -4 & 5- sont de vrais diamants à l'état brut, une nouvelle intrigue angoissante qui provoque quelques apnées incontrôlables et des prestations encore plus magistrales de la part des acteurs. Sincèrement, sans ces deux dernières saisons explosives, la série n'aurait pas pas eu aussi grand intérêt à mes yeux.


Le + de Siv' : Une série intéressante qui convainc facilement grâce à l'excellente performance des acteurs, notamment de Freddie Highmore (Norman Bates) et de Vera Farmiga (Norma Bates). Un retournement assez inattendu dans la saison 4 donne un second souffle nécessaire à la série et qui la termine en plus que grande pompe, bravo ! 


Tout plein de love à vous,  Mistinguettes et autres Damoiseaux !








* = Pour les petits frenchies, l’allocution « Adieu » en Suisse romande est synonyme de « Bonjour », dixit feu mon arrière grand-maman, Simone.

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