■ Publicité particulière... !

Adieu* Mistinguettes et autres Damoiseaux !

-Aujourd'hui sur le blog, je tenais à vous parler d'un ouvrage très très particulier...-

Malgré la couverture peu avantageuse et mon mon moi intérieur fuyant avec fougue cette littérature, c’est avec un brin de curiosité et un léger rose aux joues que je débute la lecture. L’image est tout de suite fixe : la triste réalité d’une big four de la pub à Paris et les premiers pas ponctués de péripéties du personnage principal, le nouveau DRH. La pub, c’est trash à en croire Beigbeder et son 99 francs. Je ne sais pourquoi j’ai instinctivement pensé à lui en lisant les premières lignes de Publicité pour adultes, mais l’horizon qui se dessine semble être le même. L’originalité du présent ouvrage réside dans un premier temps dans son approche : un personnage masculin. Là vous me direz, oui et alors ? Sauf que, je réitère mes propos, c’est la mise en avant d’un personnage masculin comme héroïne, si je puis dire, au sein d’un roman érotique qui fait l’originalité de ce dernier. Oui, vous avez bien lu. Sara Greem, à travers son premier ouvrage, contrecarre le phénomène romantique en place depuis la sortie du très célèbre 50 nuances de Grey, et c’est tant mieux. Plus réaliste ? C’est clair ! Plus cru ? On y est, mais c’est étrange voire troublant comme nos esprits semblent finalement se connecter à cette représentation. 

Mais qu’importe, que les jeunes filles en fleur passent leur chemin car elles risquent d’être prises dans un tourbillon charnel, cassant tous les mythes du prince charmant originel. Les descriptions, réalistes, reprennent le fil de nos pensées et préjugés. On ne s’identifie pas à toutes les réactions du personnage principal mais on s’allie au moins à quelques unes. L’alternance entre les actions, le fil de l’histoire, et les pensées brutes et spontanées du personnage créent un véritable dynamisme au sein du roman et installent une certaine intimité avec le lecteur. Plus on voit s’entrechoquer ces phrases ponctuelles en italique au sein des paragraphes, plus on comprend pourquoi l’auteure a choisi ce modèle : faire transpirer les pensées sauvages d’un personnage pourtant lisse en apparence, dans les carcans d’une société codifiée. 


On y trouve des passages qui en feraient rougir plus d’une et ce, même si nous sommes confrontés au quotidien dans nos sociétés à une sexualité affirmée. Les pages ne cessent de défiler mais je ne sens pas le poids de la lecture. Et même si je fais une pause, une curiosité malsaine s’installe, me faisant repenser aux événements que j’ai lu il y a quelques minutes. 

Je veux irrésistiblement savoir la suite. Quelle bizarrerie, moi qui ne lit habituellement pas cette littérature ! Peut-être parce qu’elle m’est accessible, franche et honnête. M’étais-je figée dans une modèle erroné ? Je n’en sait rien. Qui sait si je me délecterais de la même façon d’autres pages du même genre. L’intérêt de l’ouvrage, au-delà de simplement raconter une histoire, est cette critique vivace de la société occidentale. D’un côté celle qui bride, à qui l’on doit se plier, se conformer et de l’autre qui cautionne les abus les plus fous, d’un monde régit par la publicité ; de la débauche à l’usage de drogues où notre héros tombe peu à peu. La touche romanesque ? une jeune femme aux antipodes de ce chaos environnant pour laquelle notre personnage va s'amouracher...

Tout plein de love à vous, Mistinguettes et autres Damoiseaux !

S.Greem | Publicité pour adultes – Tome 1 | Les éditions Artalys

Illustration : SCAS Productions

470 pages

Format : 15 × 22 cm

ISBN : 979-10-91549-83-7

Prix : 19,90 €

Parution le 14 septembre 2015

URL : http://editions-artalys.com/publicite-pour-adultes-tome-1/

* = Pour les petits frenchies, l'allocution "Adieu" en Suisse romande est synonyme de "Bonjour", dixit feu mon arrière grand-maman, Simone.