■ The Haunting of Hill House : La série dramatico-horrifique adoubée par Stephen King

Adieu* Mistinguettes et autres Damoiseaux !





-Aujourd'hui sur le blog, je tenais à vous parler d'une série arrivée en grande pompe sur le catalogue Netflix créée par Mike Flanagan (d'ailleurs époux de l'une des actrices principales) et adaptée du roman éponyme (1959) de Shirley Jackson, romancière américaine spécialiste du récit fantastique et d'horreur, The Haunting of Hill House-


Production originale du géant Netflix, The Haunting of Hill House a fait l'effet d'une bombe dès sa mise en ligne le 12 octobre dernier. Et encore, avec de nombreux teasers angoissants un mois avant sa sortie, la série avait déjà provoqué de nombreuses crises d'apoplexie chez les adeptes du genre ! Cette première saison (en aura-t-il une deuxième ?) ne flirte pas qu'avec le genre horrifique, et c'est ce point précis qui lui confère une attention toute particulière. Et puis, quoi de mieux qu'une série adaptée d'un roman reconnu par le grand manitou de l'horreur, Stephen King ? 

A première vue, une série au scénario banal 

Alors que l'on pensait injustement à une énième série horrifique avec mépris, voici que s'impose dans le catalogue de notre sainte bible du stream, The Haunting of Hill House. Plus qu’une intrigue bateau autour d’une maison hantée où vivait une famille le temps de sa restauration, on est face à série complète et complexe qui mixe les codes. Bien qu'elle soit désignée comme série d'horreur surnaturel, le scénario plutôt réaliste et les personnages sombres à souhait, la font également basculer dans le registre du drame psychologique. Le terme est un peu tiré par les cheveux je vous l'accorde, mais au-delà de vilaines visions frissonnantes, la série est davantage axée sur les névroses bien réelles de chaque protagoniste, ce qui contribue à créer une ambiance lourde et pensante dans chaque épisode. 

«Tout va bien...»  

On retrouve à la base ainsi qu'au cœur de l'intrigue six membres d'une même famille, dont la personnalité est distinctement définie -ce qui est d'ailleurs fort appréciable puisqu'on va les suivre jusqu'à la fin de la saison !-. Ainsi cette famille se compose de : Hugh et Olivia Crain, les parents de la petite fratrie, dont leur amour perdurera dans l'eau-delà. Dans le bâtiment, leur vie est rythmée par la rénovation de maisons destinées à la revente. Aussi, ils ne restent jamais bien longtemps au même endroit, sauf apparemment à Hill House... Steven, l'aîné, devenu écrivain célèbre à travers l'histoire de sa propre famille lors de leur passage dans la maison ; Shirley, gérante d'une morgue avec son mari ; Théodora, dite « Theo », une pédo-psy/médium à la vie bien remplie ; Luke, addict à la came qui fait des allers-retours en cure de désintox' et enfin Eleanor, jumelle de Luke, qui semble ne pas être psychologiquement remise de son passage à Hill House. Je vous avoue qu'au début, j'avais quelque peu du mal à identifier chacun des personnages car dès le premier épisode, on est lancé instantanément dans le bain des allées et venues passé/présent ! Cependant, il faut avouer que la trame de fond, toujours plus obscure au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans l'histoire, nous tient on ne peut plus en haleine.

La maison, le septième personnage 

Bien évidemment, il fallait un manoir, sinon, toute la noirceur horrifique de la série n'aurait pu exister. Une demeure avec une âme, des secrets, des salles sombres qui renferment des peurs et/ou des fantasmes les plus profonds de chacun de ses habitants. Les murs y sont poreux, au sens propre comme au sens figuré et les plus sensibles ne peuvent y échapper. Hill House est le lien entre tous, le septième personnage qui renferme en lui toute la folie qu'il a accumulé de ses précédents colocataires. Il est celui par qui tout commence et tout fini. Il dévoile le passé et fait transparaître des éléments du futur à ceux qui s'y accrochent inconsciemment. Pourtant, après de multiples expériences très très chelous, survenues dans la maison, on se demande POURQUOI Ô GRAND POURQUOI la petite famille ne l'a pas quitté plus tôt ! Des signaux d'un mal certain ? OUI, beaucoup trop de signaux pour ne pas prendre ses jambes à son cou assez rapidement ! Mais la carte de l'argument financier finira par prendre le dessus, au moins, jusqu'au point de non-retour...

Au final

Les flash-back de la famille dans Hill House se mêlent habilement avec le temps présent du scénario, tel que l'on nous le présente. Les transitions sont fluides et racontent souvent le pourquoi d'hier pour expliquer -en partie- le parce que d'aujourd'hui. Cependant, certains événements au sein des épisodes, surtout dans les premiers, traînent en longueur. On peut potentiellement vite décrocher. Je pense notamment à l'épisode 6 où les interminables discussions entre les personnages n'apportent pas vraiment d'éléments pertinents à la trame. On assiste également lors de ces dernières à quelques moments de flottements, comme s'il fallait combler des minutes. Mais ensuite, tout s'enchaîne dans un rythme frénétique. Un poil déboussolant. 


Le + de Siv' : Vu la qualité de la réalisation, il n'a pas été nécessaire d'ajouter de screamers et autres fioritures cauchemardesques. Le scénario est assez bien ficelé, on a de belles surprises -en terme de créativité- au fur et à mesure des épisodes : très peu de personnes sans doute, ne s'étaient attendues à un tel dénouement ! Le réalisme du temps présent, lorsque Hill House n'est qu'en arrière plan dans les flash-backs, a de quoi faire monter l'angoisse. Le jeu des acteurs, petits comme grands est plus que remarquable. 



Tout plein de love à vous, 







* = Pour les petits frenchies, l’allocution « Adieu » en Suisse romande est synonyme de « Bonjour », dixit feu mon arrière grand-maman, Simone.

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