■ Dans la tête d'un profileur, Mindhunter - Netflix

Adieu* Mistinguettes et autres Damoiseaux !





-Aujourd'hui sur le blog, je tenais à vous faire partager la découverte d'une série signée Netflix, inspirée de l'ouvrage de Mark Olshaker et John E. Douglas, premier profiler de l'histoire de la crimonologie, Mindhunter-



 ©Netflix
USA, FBI, profilage et années 70...


Produit par l'illustre génie David Fincher (Seven, Fight Club, Benjamin Button, House of Cards etc.) et Charlize Theron (si, si !), Mindhunter est arrivé tout en finesse en octobre 2017 dans notre catalogue Netflix (CH). Si la série a déjà fait grand bruit outre manche, elle a en revanche été beaucoup plus discrète en Europe, étrangement. Oui, étrangement car à peine sortie aux States, elle s'est vue presque instantanément renouvelée pour une saison 2 (bien que l'on ai par contre toujours pas de dates !). Un succès fulgurant donc...Le scénar ? Deux agents du FBI, Holden Ford et Bill Tech sont envoyés aux quatre coins des States pour donner des cours de profilage criminel dans les postes de polices urbains et vont en profiter dans le même temps, pour s'entretenir officieusement avec plusieurs tueurs en série. Dans quel but ? Tenter de cerner les similitudes et les différences des meurtres en séquences par la personnalité de leurs auteurs pour résoudre des affaires criminelles en cours. 

Étymologie et classifications : "Comment peut-on comprendre la folie des assassins, si l'on ignore comment ils fonctionnent ?"

Grâce à l'aide de la psychologue Wendy Carr, les deux agents vont mettre en place une méthodologie d'interview passant de la prise de note (dans les premiers épisodes) à l'enregistrement audio (à partir du milieu de saison) ; ceci afin de collecter au mieux les données à analyser. A la base de tout, une discussion entre agents sur les motivations des criminels en séquences -première terminologie qui sera formulée pour désigner ces profils- : Existe-t-il un lien entre dysfonctionnements de la société et crimes, dont les motivations ont changées ? Et si motivations il y a, ces dysfonctionnements seraient-t-ils à l'origine de ces nouveaux crimes ? Au delà de la psychologie des criminels, la série va même jusqu'à parler des pathologies de personnages torturés influents de l'époque, comme Warhol par exemple ou encore Richard Nixon. L'intérêt de cette série, au-delà du contexte d'émergence du profilage et de la psychologie criminologique -et ce qui permet à cette dernière de ne pas tourner en rond- est le fait que nos deux agents se voient demander de l'aide par les officiers de la ville où ils sont en déplacement pour résoudre des affaires criminelles en cours. C'est notamment de par les connaissances qu'ils sont en train d'acquérir grâce aux entretiens avec les criminels sous les verrous, qu'ils tentent d'arrêter ou en tout cas de prévenir les futurs "tueurs en série" ; une efficacité qui aura d'ailleurs comme impact d'asseoir la légitimité de leur démarche scientifique auprès de leur boss et finalement, du FBI tout entier.  

Sexe et moments de vide 

Quelques scènes de sexe entre Holden et sa copine sociologue sont présentes dès leur première rencontre et dans chacun des épisodes : pour ma part et lorsque j'ai commencé cette série, je ne trouvais vraiment pas ces dernières nécessaires. Elles n'ajoutent rien au scénario, ne font pas avancer l'histoire et se posent davantage là pour faire un peu comme les autres séries, une sorte de norme commune : sexe, meurtres, police et love story. Mais, au fur et à mesure de l'avancement de la saison, je pense que ces scènes nous fournissent des éléments révélateurs de la personnalité complexe du personnage principal, Holden. Comme si ces scènes étaient là pour nous donner des indices sur ce qu'il se passe dans sa tête et qui expliqueraient, finalement, son rapport aux femmes intimement lié aux affaires criminelles en cours, impliquant elles aussi des femmes. Les séquences gros plan sur ce personnage, qui durent quelques poignées de seconde sans dialogue, nous laissent également à penser qu'il y a quelque chose qui cloche...Malheureusement, plusieurs moments de vide, des sortes de latence sont souvent présentes à partir de l'épisode 6 ; on peut ainsi facilement décrocher entre les scènes plus denses. 

Au final...

Il ne me reste qu'un seul épisode avant de terminer cette première saison, fort prometteuse. Je ne peux encore donc me prononcer sur le final, le 10e épisode. Pour autant, moi qui suis assez allergique aux séries "policières", je dois dire que le mélange entre contexte et réalité historique, scénario bien ficelé et jeu d'acteur est très intéressant. Depuis quelques temps, Netflix nous concocte avec des réalisateurs de talent, des séries (et films, je pense notamment à 1922 adapté du roman de Stephen King) basées sur des histoires vraies de toutes sortes, des romans, des ouvrages "scientifiques" et c'est généralement plutôt bien maîtrisé ! On attends donc de Netflix pour 2018, tout un tas de nouveautés dans le même genre mais surtout la saison 2 de séries telles que celle-ci ou encore de Disjointed (une tuerie !). 


Le + de Siv' : La maîtrise des détails dans chacun des épisodes propre à l'excellent David Fincher et le générique, accrocheur, sobre et cruellement efficace !


Holden Ford - Dr Wendy Carr & Bill Tech 


Tout plein de love à vous, Mistinguettes et autres Damoiseaux





* = Pour les petits frenchies, l’allocution “Adieu” en Suisse romande est synonyme de “Bonjour”, dixit feu mon arrière grand-maman, Simone.

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